- menton
- Menton, m. acut. Est la partie infame du visage, et le cul de l'escusson d'iceluy, Mentum, Duquel mot il est fait, par transposition de l'accent.Menton court et noyé entre les babines, Mentum suppressum.Qui a le menton et les dens de dessous plus avancées que celles de dessus, Brochus.Tenir le menton, est une phrase par translation, pour favoriser, aider, secourir, porter par faveur, et soustenir aucun. Le propre d'icelle phrase, est quand un bon nageur nage pres de celuy qui n'y entend gueres, et d'une main luy tient et leve par sus l'eau le menton, à ce qu'il ne plonge de la teste. Au 2. livre d'Amadis chap. 2. Et tout ainsi que sans moyen fortune l'avoit favorisé, luy tenant le menton aux choses qui luy furent occurrentes, sans luy donner empeschement quelconque, Auxilio esse, opem ferre, alicui adstare.Lever le menton, est hardir et asseurer aucun à regarder les hommes au visage et à avoir bonne contenance, ce qui est ainsi dit, par ce que lon met la main sous le menton aux enfans et le leur leve on en haut, quand par honte rustique ils portent le visage bas parlant aux personnes, Erigere faciem, depressum caput attollere, Car cela n'est pas dit par ce que le menton est eslevé sans plus, ains par ce qu'en soulevant le menton, on releve toute la teste, la prenant par le menton comme par le pied et le manche d'icelle, comme on la prendroit par les anses, si on la levoit en haut par les oreilles. Ainsi l'on trouve en aucuns anciens Romans: Il luy est bien tenu pour luy avoir levé le menton moult de fois, c'est à dire pour luy avoir asseuré sa contenance, et l'avoir hardi à la compagnie des chevaliers.Tourner le menton de travers, Mentum intorquere.
Thresor de la langue françoyse. Jean Nicot.